Extrait du "Petit livre mauve", à retouver en accès libre sur le site inlibroveritas.net
I comme immigration
Immigration : hypocrite politique communautaire visant à repeupler l’Europe, tout en offrant à ses chefs d’entreprises une main d’oeuvre docile et au niveau de salaire idéal pour écraser les salaires des travailleurs européens.
Aussi urgente que la régulation de l’économie mondiale, la régulation des flux migratoires (qui sont bien souvent la conséquence des désordres du capitalisme globalisé) a pour premier enjeu le maintien de notre modèle républicain. Empêcher les ghettos urbains et scolaires avec leur lot de violences, favoriser l’assimilation d’individus à nos valeurs et à notre société, sans permettre qu’un afflux désordonné ne favorise la pression à la baisse sur les revenus du travail en France, lutter par là contre les réactions à caractère raciste (souvent née de l’exaspération et du sentiment d’abandon qu’éprouvent nos concitoyens), tels sont les objectifs prioritaires d’une politique responsable de maîtrise de l’immigration.
Sur ce dossier, l’Europe se présente aujourd’hui comme le « plus » que nous sommes en droit d’attendre d’elle. Et Nicolas Sarkozy, qui a eu l’habileté de se faire élire sur ce thème sans trop en avoir l’air, n’a pas été en reste pour le mettre en avant durant la présidence française de l’Union européenne.
Pourtant, il y a loin de la coupe aux lèvres ! D’abord, parce que la mise en oeuvre de la libre circulation des hommes, des biens et des capitaux, instaurée par le traité de Maastricht (1992), a aggravé la situation antérieure, la disparition des contrôles aux frontières ouvrant notre pays à tous les vents. Ensuite parce que l’Europe intégrée, celle de la Constitution européenne de Lisbonne, se livre à nouveau à un jeu de promesses démagogiques qu’elle ne pourra pas tenir, tout au contraire. Durant la première moitié des années 2000, l’Espagne et l’Italie ont massivement régularisé des étrangers clandestins présents sur leur sol, pour un total d’environ 1 500 000 personnes. Ces décisions ont notamment soulevé les protestations officielles de la France et de l’Allemagne, mais celles-ci sont restées vaines à cause de la liberté de circulation au sein de l’Union européenne. En effet, une fois régularisés, ces immigrés ont tout loisir de franchir les frontières de l’UE pour s’installer dans les pays les plus généreux en matière d’aide sociale, à commencer par la France. Et il est bien évident que la crise, qui frappe sévèrement l’Espagne, ne peut qu’aviver le phénomène…
Aide médicale d’Etat (AME) pour les clandestins, Couverture Maladie Universelle (CMU), Aide pour le logement (APL), Revenu Minimum d’Insertion (RMI), pour les réguliers, sont autant d’attraits pour ces personnes ayant fui la misère de leur pays d’origine, même si bien sûr la plupart d’entre eux veulent travailler.
Mais cela a des répercussions très graves pour notre pays : la ghettoïsation de ces populations, leur difficulté concomitante à s’intégrer, l’explosion de la délinquance, la mise à mal du système d’intégration républicaine (crise de l’école, surcharge des hôpitaux, etc.), voire la remise en cause des valeurs qui le sous-tendent (rejet de la laïcité, tentation communautariste et de « discrimination positive »). Pour tenter de résoudre le problème, l’UE essaie de se doter d’une politique commune de l’immigration, mais celle-ci ne paraît pas viable.
Face à cette impasse dans laquelle notre pays s’est laissé enfermer de manière absurde, « au nom de l’Europe », le choix est simple : soit réduire considérablement l’aide sociale en France, alignée ainsi par le bas sur d’autres pays européens - au risque de provoquer à juste raison de très vives tensions - soit, solution la plus raisonnable et la plus simple, le rétablissement des contrôle à nos frontières, en faisant jouer la clause de sauvegarde d’ailleurs prévue dans le traité de Schengen qui a instauré la liberté de circulation dans l’UE.
Une gestion efficace à l’échelle de l’Europe des 27 des flux migratoires, ainsi que des problèmes de sécurité publique qui leur sont liés, implique une intégration fédérale qui n’existe pas, n’est ni réaliste ni souhaitable, compte tenu des différences - parfois des divergences - considérables qui existent entre pays membres. Ainsi, l’émergence d’un corps de gardes-frontières européens se heurte à la réticence de plusieurs pays (à commencer par l’Allemagne) à la financer. Surtout, problème central, les différences importantes dans les situations démographiques et l’attractivité économique et sociale très variable des pays membres, font qu’il n’existe pas une homogénéité suffisante à l’échelle des 27 pour gérer efficacement les flux migratoires.
Par exemple, la France est l’un des seuls pays de l’UE à assurer le renouvellement de ses générations et n’a donc aucun besoin, contrairement à la plupart de ses partenaires, d’un afflux de migrants pour maintenir son peuplement. Par exemple encore, les pays périphériques de l’UE, au contact du monde extra européen mais souvent moins attractifs que leurs voisins du centre et du nord, n’ont guère les moyens ni la volonté d’empêcher réellement l’afflux d’immigrés clandestins et les trafics qui ne les concerneront que marginalement. Car une fois régularisées, ces populations immigrées changent bien souvent de pays d’accueil, privilégiant ceux qui ont le système d’aide sociale le plus généreux, comme la France.
La France est également pénalisée par sa frontière (maritime) commune avec la Grande-Bretagne, destination économique très prisée ces dernières années. Mais la Grande-Bretagne n’ayant pas signé le traité de Schengen, les candidats à l’émigration clandestine sont bloqués dans notre pays. C’est ainsi que la région du Pas-de-Calais est devenue une gigantesque zone de non-droit.
On constate également le même problème avec les Roms d’Europe centrale, principalement de nationalité roumaine, qui s’installent dans nos grandes villes sans que l’Etat ne trouve aucune parade efficace : malgré des aides au retour et une coopération renforcée entre les autorités françaises et roumaines, l’Etat est incapable d’empêcher le retour dans notre pays de ces populations tsiganes, qui pratiquent volontiers la mendicité des enfants et des femmes, vivent dans une misère noire, sont un facteur d’insécurité évident (trafics en tout genre).
Au plan de la criminalité de droit commun, les mêmes causes produisent les mêmes effets, avec les mafias de l’est, ukrainiennes, kosovares, etc. qui pratiquent le vol de voitures en bandes organisées, le trafic de drogue, d’armes de guerre et parfois d’organes, la prostitution, etc. Les frontières orientales de l’UE sont particulièrement poreuses, de même que celles de l’Espagne, qui est un sas d’entrée pour les trafiquants de drogue en provenance du Maroc (enclaves passoires espagnoles au Maroc).
Le principe de libre circulation (des hommes, mais aussi des biens, des services et des capitaux) mis en oeuvre par le traité de Schengen, a favorisé également d’autres types de délit, comme l’insécurité routière causée par des ressortissants communautaires (en France, 25% des infractions de vitesse leur sont dues) sans qu’ils encourent de réelles sanctions, puisque les autorités françaises, en l’absence d’accord entre pays membres de l’UE en dépit de l’entrée en vigueur de la liberté de circulation, ne se sont pas résolues à pratiquer la confiscation systématique des véhicules en cause.
Et pourtant, les eurocrates continuent de plus belle ! Le président de la République s’enfonce ainsi dans une impasse en voulant « faire avancer » à marche forcée une Europe des flux migratoires, qui aggrave le problème qu’elle est censée résoudre. A cet égard, le traité de Lisbonne, que Nicolas Sarkozy a imposé aux Français par un coup de force parlementaire et qui reprend la Constitution européenne rejetée par référendum en 2005, étend l’usage de la majorité qualifiée à l’immigration, ce qui risque de permettre des décisions totalement contraires à l’intérêt de la France. De plus, il menace notre laïcité républicaine avec l’adoption de la Charte des droits fondamentaux, de portée contraignante : « Toute personne a le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites » (article 70 de la Charte des droits fondamentaux, inscrite dans un protocole annexe du traité de Lisbonne). Ainsi, la Commission européenne plaide pour une immigration légale massive, ainsi qu’elle l’a exposé dans son « Livre vert » publié en 2005. Cette préconisation exprime d’ailleurs, pour une large part, les intérêts d’un certain patronat, qui voit dans l’immigration, tout comme la Commission (18), l’instrument d’une pression à la baisse sur les salaires des Européens. Cet objectif d’une immigration massive, presque de peuplement, est totalement contraire aux besoins de la France et même de la plupart des autres pays européens et risque, s’il était mis en oeuvre dans l’avenir, de déstabiliser profondément notre pays.
C’est l’un des piliers du « Pacte européen sur l’immigration et l’asile », à propos duquel Brice Hortefeux, alors ministre de l’Identité nationale, déclarait en octobre 2008 : « Pour la première fois, l’UE reconnaît le principe selon lequel les migrations peuvent contribuer de manière décisive à la croissance économique. » !(19)
Enfin, la Cour européenne de Justice s’immisce de plus en plus dans le droit au séjour qui dépend pourtant selon les traités des Etats-nations européens, en vertu d’une interprétation très hardie de nouveaux traités ou d’un pouvoir autonome de production du droit qu’elle s’arroge bien souvent toute seule, en l’absence de toute instance de contrôle de son activité : ainsi, l’Irlande et le Danemark sont particulièrement inquiets d’un arrêt de la Cour du 25 juillet 2008, rendant obligatoire la régularisation d’un étranger clandestin marié avec un ressortissant de l’UE, même si celui-ci n’a pas au préalable vécu légalement dans un autre Etat membre. Il s’agit d’une nouvelle illustration du caractère tentaculaire des pouvoirs de cette cour, qui s’en prend à la législation sur le regroupement familial des Etats les plus prudents sur ce terrain. Si dans les faits l’Europe de l’immigration est une Europe-passoire, on constate également que les discours de nos dirigeants sur les lendemains qui chantent ne sont qu’un habillage mensonger d’une situation qui ne peut qu’empirer.
La voie de la communautarisation à outrance des politiques nationales d’immigration est une impasse que se refusent à reconnaître nos dirigeants, compromis depuis des années avec cette construction européenne-là et qui n’ont plus d’autre choix que la fuite en avant vers le pire.
Le seul moyen pour vaincre tous ces problèmes est de faire jouer dans l’urgence la clause de sauvegarde du traité de Schengen, qui autorise un pays signataire à rétablir les contrôles à ses frontières pour des raisons de troubles à l’ordre public, qui sont ici réunies.
Par ailleurs, pour forcer tous les pays de l’UE à assumer leurs responsabilités, il faut restreindre la liberté de circulation bénéficiant aux immigrés légaux, de telle sorte que chaque pays membre de l’UE puisse décider de les admettre ou non sur son territoire.
Mais si cela ne devait pas suffire, il faudrait alors se retirer du traité de Schengen et, comme la Grande-Bretagne, maintenir des contrôles permanents à nos frontières.
Enfin, la France doit prendre des mesures énergiques pour lutter contre la délinquance des ressortissants et entreprises communautaires, en n’hésitant pas par exemple à saisir les véhicules des contrevenants au code de la route ou à engager des actions préventives contre les établissements financiers à la conduite douteuse. Rétablir la plénitude de l’ordre républicain sur le sol français n’est pas seulement une priorité de sécurité publique. C’est tout autant la condition préalable à la remise en marche de l’intégration républicaine, notamment des jeunes d’origine immigrée qui s’en détournent parfois parce qu’ils la tiennent pour un mensonge. Mais il faudra aussi aller plus loin, en rétablissant une vraie politique de coopération et d’aide au développement, notamment vers l’Afrique, dont la France ne doit plus hésiter à redevenir le fer de lance, face à des partenaires européens qui traînent des pieds et lui offrent l’excuse d’un irresponsable désengagement.
18. A plusieurs reprises, ces dernières années, la BCE et la Commission européenne ont ouvertement plaidé en faveur de la baisse des salaires nominaux en Europe afin de « relancer la croissance ».
19. AFP, 15 octobre 2008.